Pour aller au concert j'etait accompagné de Peggy (oui c'est son vrai prénom, pas un pseudonyme pour masquer son identité). Je la rejoignais chez elle a Gex une fois son boulot terminé (je suis en vacances/déménagement actuellement ce qui me laisse de la disponibilité). Nous partons donc direction Annecy vers 19h, essuyons les bouchons inévitables du coin et cherchons notre chemin dans Meythet. Il est 20h-20h10 quand nous arrivons, le concert débutant à 20h30, on oublie donc l'idée de manger...

Première constatation, le Rabelais est une salle assez grande en amphithéatre, qui sert de salle de ciné et salle de spectacle. Deuxième constatation : Nous faisons drastiquement chuter la moyenne d'age. Le public me rappelle quand j'allais voir des spectacles avec mes parents (et ils ont largement l'âge de mes parents). Ce qui amène forcément des interrogations : "on s'est pas trompé de salle?" "Mais c'est le concert de Franck Mickael ici ce soir ?" "J'ai tant que ça des gouts de vieux ?". Mais finalement, non c'est tout bon, c'est bien là (et j'ai pas tant que ça des gouts de vieux).

Nous rentrons nous installer et Peggy fait sa timide lorsque je décide de m'installer au 1er rang. A la clarinette posée sur la scène on en déduit que Matthieu Côte jouera en premier (Michèle Bernard étant accordéoniste).On s'installe et dans la salle on constate que tout le monde se connait ou presque : "ah tiens salut machin, t'as vu y'a machine là bas" "ah ben je vais aller lui dire bonjour...". Et cette sensation ne fait que se confirmer quand le régisseur principal (qui en controlant les tickets à fait la bise à 14 personnes) vient présenter la soirée. Il commence par sortir un petit carnet et à adresser des remerciements à environ 10% des personnes présentes (la salle compte un peu plus de 200 places et est au 3/4 pleine) ("ah mais on ne savait pas nous que c'etait une soirée privée..."). Il présente également le programme de la soirée, enjoint de bien penser à éteindre les portables pendant le spectacle. Il quitte la scène lorsque son portable sonne... (Je me suis demandé dans quelle mesure c'etait pas fait exprès mais soit il est très bon comédien soit ce n'était pas le cas).

Noir dans la salle, un jingle reprenant le nom du festival et chanté à plusieurs voix et Matthieu Côte rentre en scène accompagné par son guitariste et son pianiste. Chose amusante, il commence par constater que l'ambiance est familiale et lance un :"Vous vous connaissez tous en fait ?" ce à quoi je répond "non, non". "Ah sauf les 2 là au premier rang". Et il attaque directement par un John Brown enflammé (cf l'article sur Matthieu Côte). Les chansons s'enchainent et il joue toutes les chansons que je connaissais de lui (sauf "tu as 20 ans), ce qui me ravit (vu que comme n'importe quel spectateur de base j'adore voir sur scène les choses que je connais déjà, faudrait faire analyser ça par un psy tiens un jour...). Il chante également La mère de l'officier ce qui a une importance toute particulière, vous le verrez par la suite. D'ailleurs au moment poignant de la chanson des cris d'horreur parviennent de la salle. J'ai d'ailleurs trouvé le public assez réceptif (malgré l'age moyen ;)).

Le concert se déroule... Vient le moment de la dernière, applaudissements, rappel... Il revient alors sur scène avec ses 3 musiciens mais juste avant qu'il ne s'apprète à jouer le régisseur général intervient et annonce "excuse-moi de t'interrompre Matthieu". Rires et interrogation dans la salle... c'est joué ? A la tête de Matthieu Côte on ne dirait pas. Le régisseur demande s'il y a des gens du CE de Dassault dans la salle. J'ai d'abord cru à une urgence ou autre chose mais il fait monter les 3 personnes sur scène et elles ne semblent pas surprises une seule seconde. Bon, alors c'est autre chose ? Après quelques secondes de suspens, et l'air abasourdi de la salle et de Matthieu Côte également, la révélation vient enfin. Il s'agit d'une initiative de CE de Dassault qui a selectionné huit artistes et a demandé au personnel de l'entreprise de les classer et Matthieu Côte est arrivé en tête. La stupéfaction se lit sur le visage de l'artiste qui remercie chaleureusement les 3 personnes et la salle explose de rire lorsque le public se rend compte en même temps que Matthieu Côte qu'il lance un "Merci Dassault" quelques minutes après avoir chanté 2 ou 3 chansons anti-militaristes.
Le prix consiste en un bloc de verre dans lequel sont gravés des avions de chasses. Ce qui ne fait qu'ajouter à une certaine ironie.

Entracte, suivi de la prestation de Michèle Bernard où là je me suis senti très jeune je dois dire...

A la fin du spectacle, j'arrive à me presenter et à échanger quelques mots en achetant le CD. Il est très pris par les hordes de fan lui demandant de parapher le CD (dont je fais parti). Je n'avais malheureusement pas le temps de rester trop longtemps ce qui fait que je n'ai pas pu discuter peut etre autant que je l'aurai voulu mais déjà le petit contact comme ça en passant ça fait plaisir. :) J'ai notamment appris qu'il est très ami avec Emmanuel Le Poulichet, le pianiste de Karine Zarka et j'ai aussi evoqué le thou bout de chant avec lui qu'il connait bien pour y avoir joué. ("C'est une vrai mafia là-bas" m'a t-il d'ailleurs fait remarquer en plaisantant).
Bref un garçon doté d'un humour féroce, qui a des chansons qui sont des vrais cris contre l'hypocrisie polie et qui est (en plus !) très sympathique !

Je recommande vivement d'aller le voir sur scène car on rentre vraiment mieux dans ses chansons lorsqu'il est debout à les jouer (ce qui me fait penser que j'ai omis de dire que c'est un excellent comédien et qu'il met en scène ses chansons de façon très expressive).
Je m'excuse pour l'absence de photos mais j'ai pensé à l'appareil au milieu de la première chanson... Mais il va falloir que j'y pense pour les prochaines fois.
Merci Matthieu !